01 avril 2013

Mali : à Tombouctou, des terroristes bardés d'explosifs

Des soldats de l'Opération Serval sont venus en appui des soldats maliens à Tombouctou.
A droite, l'amiral Guillaud au Mali. © Mindef

A Tombouctou, le 31 mars, des soldats de la force Serval ont appuyé l’armée malienne et neutralisé l'attaque d’une quinzaine de terroristes. Deux Mirage 2000 et deux Rafale sont intervenus en appui.
Dans la nuit du 30 au 31 mars 2013, vers 22 heures, des groupes terroristes s'étaient infiltrés dans le centre ville de la ville, à proximité d'une caserne des forces armées maliennes (FAM), au camp militaire Cheick Yehia. D'autres groupes terroristes se sont éparpillés un peu partout en ville, notamment au niveau de l'hôtel Colombe, où résident le gouverneur, le général Mamadou Mangara et les autres responsables régionaux de l'administration publique. Des terroristes bardés de ceintures explosifs se sont dirigés vers les militaires maliens. Deux de ces kamikazes se sont fait exploser.

Des kamikazes bardés d'explosifs
Des terroristes, qui tentaient de s’exfiltrer vers le nord-ouest de la ville, ont été repérés et pourchassés par la population. Un militaire français blessé au cours de l'opération a été transféré par hélicoptère vers l’hôpital militaire français de Gao. Ses jours ne sont pas en danger. Bilan provisoire : 8 terroristes morts et un sous-officier mort et 8 blessés pour l'armée malienne.

Cette attaque terroriste pourrait être liée à la présence à Bougouni, à une soixantaine de Tombouctou du chef du mouvement rebelle touareg islamiste Ansar Dine, Lyad ag Ghali. Originaire de Kidal, âgé de 54 ans, Lyad ag Ghali, est une figure du mouvement rebelle touareg malien, recherché par le services de renseignements français et maliens, désigné par le département d'Etat américain comme un «terroriste mondial», il  aurait tenté de fuir le Mali, fin janvier 2013.

Montée en puissance des forces africaines
Quelques centaines de militaires parachutistes « bérets rouges » ont quitté dimanche Bamako pour le nord du Mali pour intégrer le dispositif militaire malien. Ce départ signe la fin de graves tensions au sein de l'armée malienne entre bérets rouges et bérets verts. Une compagnie d’instruction de parachutistes sera installée à Bamako. Et deux autres compagnies seront basées à Tombouctou et à Gao, dans le nord du Mali.

A Ménaka, les 280 soldats du bataillon nigérien arrivés depuis le 24 mars ont effectivement repris la responsabilité de cette zone à la place des soldats français qui ont progressivement quitté la zone pour rejoindre Gao. Un détachement de liaison français devrait y être déployé prochainement pour faciliter la coordination des actions françaises dans la zone. La mise en place de soldats nigériens marque le transfert progressif de responsabilité entre les forces françaises et les forces de la MISMA, alors que les forces africaines poursuivent leur montée en puissance. Elles sont près de 6300 présentes sur le sol malien aux côtés de 4800 soldats des forces armées maliennes.

Le ministre malien de la Défense et des anciens combattants, le général Yamoussa Camara a confirmé l'arrestation par les services de sécurité de la Mauritanie de l'un des auteurs de la tuerie barbare de Dougoumi, un village de la région de Mopti, l' ex-caporal de la Garde nationale Hawa Ag Ambi, déserteur de l'Unité méhariste de Léré. Le bilan avait été particulièrement lourd : vingt morts et des disparus parmi la population locale.

L'amiral Guillaud au Tchad
Après Gao et Nouakchott, le Chef d’Etat-major des armées françaises l’Amiral Edouard Guillaud se trouvait en fin de semaine dernière à N'Djamena où il a rencontré, le 30 mars, le Président de la République du Tchad Idriss Déby. L'entretien qui a duré plus d'une heure a roulé sur le Mali où les forces tchadiennes et françaises traquent les narcoterroristes. « La participation de la troupe tchadienne au Mali est à saluer, a déclaré l’Amiral Guillaud après son entretien avec le Chef de l’Etat. Les forces tchadiennes ont été d’une grande contribution pour libérer le nord Mali. Actuellement, la situation sécuritaire dans le septentrion malien s’améliore. AQMI et les autres groupes ont essuyé des lourdes pertes et la traque continue ». 

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