02 mars 2013

Le président tchadien Idriss Deby confirme la mort d'Abou Zeid


Un second chef djihadiste tué dans les Ifoghas

Les troupes tchadiennes ont abattu Abdelhamid Abou Zeid, l’un des principaux chefs d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) lors d’affrontements dans le massif des Ifoghas, a annoncé le président tchadien Idriss Deby Itno vendredi soir. «Le 22 février nous avons perdu nos soldats dans le massif des Ifoghas après avoir détruit la base des jihadistes. C’est pour la première fois qu’il y a eu un face à face avec les jihadistes. Nos soldats ont abattu deux chefs jihadistes dont Abou Zeid et ils ont libéré Tessalit», a déclaré le président Deby aux corps constitués venus lui présenter leurs condoléances après l’hommage solennel rendu vendredi aux 26 soldats tchadiens morts dans le nord Mali.

Abou Zeid a été tué avec 40 islamistes dans le nord du Mali, après de violents combats près de Tigharghar, dans le sanctuaire d’Aqmi et des islamistes les plus radicaux de l’Adrar des Ifoghas, dans l’extrême nord-est malien, près de la frontière algérienne.
Lire aussi notre article sur le chef djihadiste Abou Zeid

Un autre chef islamiste aurait également été tué : il s'agirait de Mokhtar  Belmokhtar, qui avait revendiqué la prise d'otages sur le site gazier In Amenas dans le Sahara algérien. L'un des fondateurs d'Aqmi, il aurait quitté le groupe en octobre 2012 pour lancer un autre groupe de djihadistes spécialisés dans la prise d'otages. Selon l'état-major tchadien, Mokhtar Belmokhtar, dit le borgne, a été tué dans le massif des Ifoghas, dans le nord du Mali, où les troupes françaises, maliennes et tchadiennes poursuivent leurs attaques contre les terroristes réfugiés dans les grottes de ces montagnes à quelques kilomètres de la frontière algérienne.
Lire aussi notre article sur Mokhtar Belmokhtar, dit le borgne.

01 mars 2013

Mali, une guerre sans image ?


Il y a quelques jours, Le Monde à court d'informations se plaignait de la guerre invisible de Kidal. Le Nouvel Observateur, dans un de ses blogs, le Yéti, étalait de son côté un scepticisme froid à l'égard des communiqués de la coalition franco-africaine égrenant le nombre des morts djihadistes déclarés : "Mais qui les a vus tous ces cadavres ? Où sont-ils diable passés ?" Et d'enchaîner : "Une centaine de tués à Konna, au début du conflit... 65 à Gao, contre 23 Tchadiens. Problème : qui évacue ces centaines de morts djihadistes et les centaines de blessés qui vont avec ?..."

Première réponse : on n'évacue pas les morts ennemis, on les enterre. Les blessés sont en général pris en charge par leurs camarades et se rendent rarement. Deuxième commentaire:au Vietnam, les Américains pratiquaient un exercice journalier, le "body count" en alignant au sol sur trois rangées comme des perdreaux après une chasse présidentielle les corps des "vici" abattus en zone opérationnelle. Suivait souvent un défilé de prisonniers entravés, le tout livré aux photographes venus du monde entier.

Ni l'armée française ni les Tchadiens n'apprécient ces parades funèbres médiatiques ou l'exhibition de soldats ficelés en état de captivité "interdite par la convention de Genève". Les deux forces ne se livrent pas à une guerre télévisée. Face à des adversaires cruels, rusés et fanatiques, elles doivent pour être efficaces assurer une protection absolue du secret de leurs déplacements. Reconnaître un terrain chaotique dont la mesure des difficultés conditionne la manœuvre et la surprise.

Notre donneur de leçons, privé d'informations, l'esprit envahit par le doute, s'exclame:"C'est toujours comme ça quand aucun journaliste qui se respecte (je veux dire celui qui valide les sources des informations qu'il transmet) n'est pas admis sur le théâtre des opérations." Ce prêcheur impudent va jusqu'à traiter les journalistes suiveurs de "rouletabilles cantonnés en salon".

En Afrique, on cite quelquefois ce proverbe bantou qui vous irait très bien, cher monsieur : "L'impudence est grosse comme le derrière de l'éléphant."

A propos d'informations, une nouvelle de taille devrait largement suffire à calmer l'impatience du cher monsieur : "Abou Zeid, le cerveau d'Aqmi et le poing de fer djihadiste au Sahel, est mort, tué dans les combats du massif montagneux de Tigharghar au Nord du Mali, par les forces tchadiennes.
P.Dt pour 24heuresinfo

Abou Zeid, l'un des chefs d'Aqmi tué dans le Nord-Mali


Mis à jour, 1er mars 2013, 9:42
Abou Zeid, l’un des principaux chefs d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) aurait été tué. Sous le titre "Mort de l'émir d'Aqmi Abou Zeid", le site algérien d'information Ennahar TV a précisé que "les troupes françaises ont découvert (les corps) de 40 terroristes dont celui d'Abou Zeid" près de Tigharghar" au Nord-Mali. Trois autres djihadistes auraient été faits prisonniers.

De son vrai nom Mohamed Ghdiri, cet Algérien d'une quarantaine d'années était apparu pour la première fois sur la scène médiatique en 2003 comme adjoint d'Abderazak El-Para, principal instigateur de l'enlèvement de 32 touristes européens dans le grand Sud algérien (février-mars 2003).


Abou Zeid est également responsable de l'enlèvement, en 2010, de 7 salariés d'Areva et de Satom à Arlit, dans le Nord du Niger, dont quatre Français sont toujours retenus en otages dans le nord du Mali. Il est aussi accusé de l'assassinat d'un otage britannique Edwin Dyer, en 2009 et de la mort de l'otage français Michel Germaneau. En 2012, après la chute de Tombouctou, il avait installé son QG dans le palais du guide libye, Mouammar Kaddhafi jusqu'à ce que les avions français le pulvérisent.

Jeudi soir, un journaliste du quotidien français Le Monde, envoyé spécial à Kidal, a confirmé la mort d'Abou Zeid, citant « une source fiable proche des opérations militaires en cours dans le nord du Mali ». Selon le journal, « des frappes aériennes ont eu lieu dans la zone d'Etagho, à quelques dizaines de kilomètres d'Aguelhoc (au nord de Kidal) », dans la région de l’Adrar de Tigharghar. Une information qui, pour le moment, n'a cependant pas encore été confirmé par le ministère français de la Défense ni par le gouvernement algérien.

28 février 2013

27 février 2013

Des Casques bleus au Mali en mars


Petit-déjeuner à l'Elysée avec le chef de la diplomatie américaine John Kerry.

Mis à jour le 28 février 2013 11:12
Le président tchadien, Idriss Deby, a exhorté mercredi à Yamoussoukro, ses homologues ouest-africains à accélérer le déploiement de la force ouest-africaine au Mali, où les troupes tchadiennes, aux côtés de l'armée française, combattent en première ligne les djihadistes dans le massif des Ifoghas (Nord-Mali). Le président en exercice de la Cedeao, le chef de l'État ivoirien Alassane Ouattara, a confirmé que la Misma compterait à terme 8000 hommes. Et demandé une rallonge budgétaire:alors que la communauté internationale s'était engagée sur une enveloppe de 455 millions de dollars (338 M EUR), destinée à la Misma, à l'armée malienne et à l'aide humanitaire, la Côte d'Ivoire a déclaré que les besoins globaux se montaient désormais à 950 millions de dollars (715 M EUR).
A terme, des Casques bleus devraient prendre le relais de la Misma au Mali.

Le nouvel homme fort de la diplomatie américaine John Kerry, en provenance de Berlin, s'est entretenu aujourd'hui avec le président français François Hollande, avant de partir pour Rome. Le Mali a naturellement été au centre de l'entretien. Même si le chef de la diplomatie américaine a récemment qualifiée l'intervention française au Mali de «réussie» et affirmé, hier, à Berlin que la situation malienne «représente une menace» pour l'Afrique et pour l’Europe, l’entente entre Paris et Washington oscille entre les crispations et les satisfecit. Washington a d'abord hésité à apporter un soutien logistique à l'intervention française. Puis présenté une facture exorbitante pour des avions cargo C-17 - refusée par la France - avant de les offrir quelques jours plus tard...

Les Etats-Unis ont cependant octroyé 96 millions de dollars pour l’entraînement et l'équipement de la Misma, — la force ouest-africaine qui devrait relayer à terme l’armée française —, mais qui n'a pas l'air de se presser pour aller au combat. Seuls les 1.800 soldats du Tchad déjà déployés dans le Nord-Mali, sont engagés sur les points les plus chauds aux côtés des troupes françaises. Le Tchad, qui est avec la France, en première ligne dans cette région proche de l'Algérie, a déjà perdu 23 soldats dans les combats du Nord-Mali. Un combat — qui vise à détruire les bases opérationnelles des groupes terroristes —  et qualifié "d'intrépide" par la Mauritanie. Le président tchadien Idriss Deby Itno vient, lors de l'ouverture du sommet de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) à Yamoussoukro, d'appeler  la force ouest-africaine et l'armée malienne à accélérer son déploiement dans le nord du Mali:"L'heure n'est plus aux discours (...) mais plutôt à l'action" a-t-il dit. "Nous appelons l'état-major de la Cédéao à plus de célérité...".

Les Etats-Unis ont déjà déployé des drones de surveillance «Predators» au Niger en soutien aux forces françaises, un appui logistique précieux pour le repérage au Mali des combattants islamistes et leur «neutralisation»Près de 100 militaires américains viennent d'être déployés dans le pays ouest-africain du Niger. Le président américain Barack Obama  a déclaré que ce déploiement "soutiendra la collecte de renseignements et facilitera le partage des renseignements avec les forces françaises menant les opérations au Mali et avec les autres partenaires de la région". (Lire notre article "100 militaires américains déployés au Niger")

L'avenir du Mali se joue également dans le sud du pays
Mise en place des forces terrestres dans le nord de Bamako. © EMA/Armée de l'Air.
L'intervention française dans le nord du Mali a sauvé le président intérimaire Dioncounda Traoré et le pays d'un probable nouveau coup d'Etat. Le gouvernement intérimaire de Bamako devrait pour sortir de la crise organiser des élections présidentielles d'ici le 31 juillet prochain. Cela passe par la mise en place d'un fichier électoral biométrique ainsi que la création d'une Commission de dialogue et de réconciliation pour mener un processus politique de réconciliation au Mali et faire respecter les droits de l'homme. Une condition impérative et peut-être optimiste car les relations avec le MNLA (Mouvement national de libération de l'Azawad des touaregs indépendantistes) sont on ne peut plus difficiles et le dialogue intercommunautaire, complexe, sur fond d'exactions de l'armée malienne contre les populations arabe et touareg dans les villes libérées, de règlements de compte et de sectarisme. Ce qui a conduit récemment la France a refuser à l'armée malienne l'accès à la ville de Kidal, au Nord, fief des rebelles touaregs.

Sans oublier les conflits qui opposent depuis longtemps deux factions de l'armée malienne, les bérets rouges aux bérets verts du capitaine putschiste Amadou Sanogo, qui avait déposé, lors du coup d'Etat du 22 mars 2012, le président Amadou Toumani Touré. Ce coup d'Etat avait plongé le Mali dans la crise.

Le 18 février, à Bruxelles, le conseil de l’Union européenne a formellement approuvé la mission européenne de formation de l'armée malienne, EUTM Mali. Mais cette mission ne coopérera pas avec le capitaine Amadou Sanago, pourtant investi mi-février à la tête d'un comité chargé de la refonte de l'armée malienne. Le général français François Lecointre, chef de la mission EUTM, a confirmé qu’elle était en contact direct avec le chef d’état-major de l’armée malienne, le général Ibrahima Dembele et le ministre de la Défense, Yamoussa Camara. Le bourbier malien est avant tout politique.
Alix Prat pour 24heuresinfo

26 février 2013

La France ne partira pas "de manière précipitée"


Mis à jour le 27.2. 2013 17:34
Alors que des combats violents entre forces françaises et groupes islamistes sont en cours dans le massif de l'extrême nord du Mali, faisant de nombreux morts parmi les djihadistes mais aussi au sein des troupes tchadiennes venues appuyées les Français, le chef de la diplomatie américaine John Kerry, en provenance de Berlin, s'est entretenu aujourd'hui avec François Hollande, à Paris. Le Mali a été au centre cet l'entretien. John Kerry avait récemment qualifiée l'intervention française au Mali de «réussie» ; il a reconnu hier à Berlin que la situation malienne «représente une menace» pour l'Afrique et pour l’Europe.

Que va faire la France après les récentes attaques suicide et les violents accrochages qui l'ont opposée aux forces terroristes sur le territoire malien ? Deux sénateurs américains, de retour d'une mission au Mali, ont estimé que la situation sur place, loin d'être stable, «pourrait requérir une présence militaire française plus durable». Inquiet des déclarations publiques optimistes du gouvernement français, selon lesquelles ils ont «réussi à disperser les extrémistes», Christopher Coons, spécialiste de l'Afrique à la commission des Affaires étrangères affirme que «la stabilisation de la situation pourrait requérir une présence militaire française plus durable». Les villes du nord risquent en effet d'être reprises par les djihadistes. Comme d'autres observateurs, il estime que les soldats africains «ne sont pas prêts pour se battre dans le désert».
L'Opération Serval au Mali © EMA
La France est engagée depuis le 11 janvier contre les jihadistes au Mali. Elle a annoncé qu'elle allait réduire ses effectifs dès mars. Pour autant les troupes françaises ne partiront pas "de manière précipitée", tout dépendra de la situation sur le terrain.  La Mission internationale de soutien au Mali (Misma) qui devait au départ déployer 3.300, envisage l'envoi de 2.000 autres éléments, portant le total des hommes à 6.000. Une mission de l'Union européenne devrait former à partir d'avril plus de 2.500 soldats de l'armée malienne qui nécessiterait une "refondation totale".

4.000 militaires français déployés au Mali 
Selon le ministère de la Défense français, "les opérations aériennes se sont poursuivies, notamment dans la région de Tessalit avec près d’une centaine de sorties. Une quarantaine de sorties a été dédiée aux frappes aériennes permettant la destruction d’une dizaine de dépôts logistiques et d’une dizaine de véhicules." Le reste des missions s’est répartie entre le soutien des opérations et le transport des forces et de nos matériels.
Précision de l'état-major : "Ce sont au total près de 4000 militaires français qui sont déployés au Mali. A leurs côtés, près de 5800 soldats des forces africaines (MISMA et tchadiens) et les forces armées maliennes complètent ce dispositif afin de permettre au gouvernement de recouvrer son intégrité territoriale, de désorganiser les groupes terroristes et démanteler leurs sanctuaires."

« On ne joue pas à ce jeu de surenchère»
Alors que Le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a exclu mardi toute négociation sur la base des revendications des ravisseurs des sept otages français enlevés la semaine dernière dans le nord du Cameroun, le groupe islamiste Boko Haram qui revendique l'enlèvement demande au nom des ravisseurs la libération de plusieurs islamistes détenus au Nigeria et au Cameroun, notamment des femmes. L'un des ravisseurs, a menacé de tuer les otages français si les revendications ne sont pas satisfaites. « On ne négocie pas sur ces bases-là, avec ces groupes-là », a déclaré Jean-Yves le Drian, ce matin, au micro de RTL. «Nous utiliserons tous les moyens possibles pour assurer la libération des otages» a-t-il ajouté, refusant «ce jeu de surenchère».

25 février 2013

Aggravation de la situation au Mali


Moscou réfléchit à une éventuelle participation à l'opération antiterroriste de l'Union européenne au Mali, a annoncé vendredi à RIA Novosti Alexandre Zmeïevski, représentant du président russe pour la coopération internationale dans la lutte contre le terrorisme et le crime organisé. C'est une question à l'étude.
La Russie participe très activement à la lutte contre le terrorisme. La Russie avait d'ailleurs reçu des propositions, notamment de la part de l'Union européenne, pour participer à l'opération en cours au Sahel.

La diplomatie russe estime que la communauté internationale doit consolider ses efforts afin de régler la crise malienne en se basant sur les résolutions du Conseil de sécurité de l'Onu. Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s'est entretenu récemment avec l'émissaire spécial du secrétaire général de l'Onu pour le Sahel, Romano Prodi. Ils se sont dit particulièrement préoccupés par l'activité des organisations terroristes dans le nord du pays, qui menacent la paix et la sécurité dans la région : "Les parties ont convenu que la dissémination incontrôlée des armes dans la région suite au conflit en Libye contribue à la montée de tension dans toute la région du Sahel. On a souligné qu'il fallait continuer de consolider les efforts de la communauté internationale ainsi que des organisations africaines régionales et subrégionales afin de régler la crise au Mali en se basant sur les résolutions du Conseil de sécurité de l'Onu."

La drogue au cœur du conflit malien

Les garde-côte libyens ont saisi plus de 30 tonnes de drogue au cours d'une opération au large de Tripoli, rapporte l'agence de presse locale Lana citant le colonel de la marine Ayoub Gacem. "Une chaloupe battant pavillon libyen a été arraisonnée jeudi à 40 miles au nord-est du champ pétrolier al-Bouri", a déclaré l'interlocuteur de l'agence. Selon lui, au total 30,5 tonnes de drogue ont été découvertes à bord du bateau. La nature de la drogue saisie n'est pas précisée. "Un Libyen, un Egyptien, un Tunisien et deux Marocains se trouvant à bord de l'embarcation ont été arrêtés", a-t-il poursuivi. Leur bateau a été conduit à la base marine de Tripoli.


La drogue au cœur du conflit au Mali
Le trafic de drogues joue un rôle clé dans la crise au Mali. Et il ne concerne pas que les « narcoterroristes », comme on surnomme désormais les islamistes armés au Sahel. Le haschich et la cocaïne ont irrigué bien au-delà de ces mouvements, suscitant des complicités et des passerelles inattendues...

A lire sur RFI, l'intéressant article La drogue au cœur du conflit au Mali

Violents combats dans le nord du Mali


• Lors des combats qui ont eu lieu dans le massif des Ifoghas dans le nord du Mali, 23 soldats tchadiens et 93 islamistes armés ont été tués, a annoncé dimanche l'état-major tchadien. Selon le commandant de la zone malienne de Gao, le colonel Laurent Mariko, les islamistes auraient la «capacité de destruction» d'une véritable armée. «Après ratissage, 93 djihadistes ont été tués, et six véhicules détruits.
Il présentait à la presse des armements notamment lourds saisis depuis le 26 janvier. Ces stocks (fusils d'assaut, mitrailleuses, lance-roquettes, obus, explosifs...) saisis par les forces françaises et maliennes seraient «des stocks de l'armée malienne mais aussi de la gendarmerie sénégalaise ou d'autres pays limitrophes». Des fusils d'assaut dont des M-16 américains, des fusils à pompe, des fusils de tireur d'élite de fabrication tchèque, un panier de roquettes de fabrication russe, des lance-roquettes multiples, des obus de 155 mm... Des explosifs avec leur détonateur et de la grenaille, des uniformes de différents corps de l'armée malienne et des autocollants avec des drapeaux des Emirats arabes unis font également partie des stocks saisis.

24 février 2013

Feu vert pour les cérémonies du 19 mars

La FNACA se mobilise partout en France
On s'attend à une participation massive pour la première commémoration officielle du 19-Mars. Les sections Fnaca, partout en France, vont organiser officiellement la cérémonie avec leur municipalité, à la demande de la préfecture. Sans oublier que cette année, les cérémonies du 19 mars marqueront également les 51 ans du Cessez-le-feu officiel de la guerre d'Algérie.
Cérémonie du 19 mars quai Branly en 2012 Photo © Fnaca

Bref, on s'attend à un raz-de-marée. D'autant que la FNACA, offensive et bien organisée, mène les préparatifs tambour battant. Dans toutes les communes de France, les cérémonies du 19 mars se préparent en concertation avec les maires. Comme à Conques-sur-Orbiel, un joli village viticole au nord de Carcassonne. « Le 19 mars est officiellement la date des cérémonies de la fin de la guerre d’Afrique du nord. Défendue depuis 1963 comme date historique, la Fnaca voit son engagement de mémoire et de reconnaissance validé par l’Etat, la France. (...) une victoire de la ténacité, du combat politique et citoyen mené durant des décennies » a souligné Jean Crouzet, le président de la section de la Fédération nationale des anciens combattants en Algérie, Maroc et Tunisie (FNACA) de Conques-sur-Orbiel, dont les ruelles étroites et les capitelles de la commune, ces cabanes de pierres sèches, racontent une période postérieure à 1848 où les plus pauvres s'attaquèrent au défrichage de la garrigue autour du village pour y planter la seule culture qui pouvait pousser dans ces terres arides : la vigne. (Lire l'article de l'Indépendant).

En Bretagne, on est sur le pied de guerre où quinze sections finistériennes de la Fnaca, se sont réunies récemment. L'ordre du jour principal : la préparation de la première commémoration officielle du 19-Mars. Une des revendications de la Fnaca depuis 49 ans. La cérémonie du 19-Mars, désormais placée sous l'autorité du préfet, aura lieu à Pleyben, au Mémorial finistérien. A noter aussi, mais le fait n'est pas nouveau, dans de nombreux départements, des sections UNC vont défiler aux côtés de leurs camarades FNACA, pour rendre hommage, simplement, à leurs camarades "morts là-bas"... Comme ils le font chaque année.

En 2012, il y avait pour les cérémonies du 19 mars au Quai Branly à Paris, une marée humaine. Et sur les Champs-Elysées pour le ravivage de la Flamme. Venus de toute la France, en train, en cars, en voitures, des milliers d'anciens combattants en Afrique du Nord avaient voulu témoigner de leur indéfectible attachement à la commémoration du "cessez-le-feu" officiel de la guerre d'Algérie. 
Un témoignage aussi très émouvant de leur fidélité au Souvenir de leurs 30 000 camarades morts, fauchés sur la terre d'Afrique du Nord. Alors que les dernières cérémonies du 5 décembre, quelques mois plus tard, ne rassemblaient que peu de monde (Lire notre article sur La guerre perdue de l'UNC).

Rapporteur PS de la proposition de loi au Sénat, comme il l'était pour le texte adopté en 2002 à l'Assemblée nationale, Alain Néri a justifié le choix du 19 mars par l'absence de «valeur historique ou symbolique» du 5 décembre, mais aussi par la nécessité de «rendre hommage aux deux millions d'appelés du contingent mobilisés pendant le conflit».  «Le 19 mars est un moment de recueillement pour toutes les victimes qui ont œuvré dans le respect des lois de la République», a-t-il fait valoir.
Il est loin le temps où l'actuel vice-président de l'Union nationale des combattants, Gérard Colliot, écrivait dans le journal de son association, La Voix du Combattant (1) : "Cette officialisation du 19 mars, fête de la victoire proclamée par l'Algérie qui a d'ailleurs émis un timbre à cet effet - est revendiquée par une seule association d'Anciens Combattants qui représente à peine 20% des anciens d'Algérie, de Tunisie et du Maroc." Aujourd'hui, les chiffres se sont inversés. La FNACA est devenue l'association majoritaire des anciens d'Algérie. Et son journal L'Ancien d'Algérie, avec ses 340.000 abonnés, est le numéro un de la presse combattante.

Pas de cérémonie à Nice
Une seule note discordante, à Nice, dont le maire Christian Estrosi a annoncé qu'il s'opposera à l'application de la circulaire préfectorale: "Nice ne sera pas pavoisée." Il rappelle que 

"la signature des accords d'Evian, respectés unilatéralement par la France, marqua le début d'enlèvements et du massacre de plus de trois mille civils européens et soixante mille harkis". Christian Estrosi se dit "prêt à supporter toutes les conséquences" que son insoumission pourrait entraîner. Dans un courrier daté du 19 février, le préfet a, en effet, rappellé à tous les maires des Alpes-Maritimes que la loi "du 6 décembre 2012 a institué le 19 mars, Journée nationale du souvenir et de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d'Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc." En conséquence, "une cérémonie doit être organisée au chef-lieu du département ou au monument AFN départemental, le cas échéant" et "les bâtiments publics doivent être pavoisés."

Honorer nos morts !
Le président Hugues Dalleau, ancien de la guerre d'Algérie, qui dirigea l'Union nationale des combattants pendant plus de 24 ans, écrivait, en mars 2002, dans un éditorial du journal La Voix du Combattant : "Partisans et adversaires du 19 mars que voulons-nous fondamentalement ? Honorer nos morts !" 
Honorer nos morts. C'est le sens des cérémonies qui se dérouleront le 19 mars prochain où seront également présents nombre d'adhérents de l'UNC (2) et d'autres associations d'anciens combattants qui se sont finalement ralliés à la date officielle du 19 mars.
Alix Prat pour 24heuresinfo Mis à jour 15:52


1. La Voix du combattant, mars 2002, page 10.
2. "Pour autant, l’Union Nationale des Combattants, fidèle aux positions qu’elle défend depuis 50 ans, ne participera pas aux cérémonies du 19 mars et demande à ses adhérents, qui malgré tout, souhaitent s’y rendre, d’y aller sans drapeau et ne pas se prévaloir de leur appartenance à notre association", indique l'UNC sur son site web.