25 janvier 2013

MALI : pas de facture américaine pour la France ?

L'aide logistique américaine a déjà permis d'acheminer plus de 140 tonnes d'équipements. © EMA-ECPAD
C'est officiel : les Etats-Unis ont indiqué ne pas vouloir facturer à la France le transport de matériel et de troupes françaises vers le Mali à bord d'avions américains. "Ce n'est pas le moment des questions d'argent mais de réaliser notre objectif commun de contenir les militants dans le nord du Mali" a précisé le porte-parole du Pentagone George Little. C'est le Wall Street Journal qui avait sorti l'affaire : Paris aurait montré plus que de l'agacement après une demande des Etats-Unis de payer le transport aérien fourni, soit 17 et 19 millions de dollars.
Les rotations de l'US Air Force ont déjà permis d'acheminer plus de 140 tonnes d'équipements et plus de 80 personnes. Paris reçoit également un soutien pour le renseignement grâce aux satellites et drones américains.  Sans oublier le renseignement britannique et allemand.

24 janvier 2013

Le Tchad : un pays en plein essor


Le président de la République du Tchad, Idriss Déby Itno, a lancé les travaux de bitumage de routes qui desserviront quatre régions du pays. Coût : 302 milliards F CFA (plus de 600 millions USD), 58 milliards (environ 120 millions USD) seront financés par la EximBank  (Chine).
Ce seront au total 625 km qui seront bitumés pour un coût estimé à 302 milliards FCFA (plus de 600 millions USD). Un premier tronçon d'une longueur de 135 km, reliera Massakory à Moussoro, dans le nord du Tchad. Des appels d'offres devraient être prochainement lancés pour les autres tronçons. 
Le plus important tronçon va relier Massakory à la frontière nigérienne, sur une distance de 446 km. Il permettra de désenclaver le Tchad. Ce sera également une partie de la Transsaharienne qui devra relier l'Afrique d'Est en Ouest."La route Massakory-frontière Niger vise à faciliter les transports entre N'Djaména et Niamey, et à raccorder le Tchad aux ports de Lomé (Togo), de Cotonou (Bénin) et à ceux situés au nord du continent africain, aussi bien pour l'importation que l'exportation des marchandises", a déclaré le président Déby Itno. Les travaux exécutés par une société chinoise et une société tchadienne devraient durer trois ans.

Lire sur le site de Journal du Tchad : Le Tchad et le Niger bientôt reliés.

22 janvier 2013

Lourd bilan de la prise d'otages d'In Amenas


Selon le Premier ministre algérien, qui a fourni lundi un bilan provisoire, au moins 37 étrangers, un Algérien et 29 assaillants ont été tués. Cinq étrangers sont portés disparus. C'est le Japon qui porte le plus lourd tribut avec 12 Japonais tués.
Le 13 janvier, des islamistes fortement armés avaient attaqué un bus d'expatriés sur un site gazier de la compagnie pétrolière publique Sonatrach opérant conjointement avec BP et Statoil, à Tiguentourine, à 40 km d'In Amenas près de la frontière libyenne (sud-est). Un Britannique et un Algérien sont tués. Les islamistes prendront ensuite en otages plusieurs centaines d'Algériens et d'étrangers, des Occidentaux et des Asiatiques.
Cette attaque, certainement planifiée de longue date, est intervenu au 6e jour de l'Opération Serval française contre les islamistes au Mali. C'est un groupe islamiste armé, les «Signataires par le sang», qui a revendiqué cette prise d'otages sans précédent, Les terroristes ont réclamé «l'arrêt de l'agression» au Mali . Ce groupe a été fondé par l'Algérien Mokhtar Belmokhtar, récemment destitué d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

21 janvier 2013

Opération Serval : Diabaly et Douentza reprises aux djihadistes


Le Tchad a déployé 2000 hommes affûtés et aguerris au Mali pour appuyer l'armée française. Objectif : Gao afin d'en déloger les djihadistes. Une intervention militaire suivie et commentée par les médias qui ont salué l'arrivée de  ces troupes « expérimentées » et « aguerries ». « Le Tchad entend assumer sur le terrain sa responsabilité avec toute la rigueur qu'exige une telle mission », a affirmé le Président tchadien, Idriss Déby.

L’opération Serval se poursuit sur le sol malien. Plus de 2 000 militaires français ont été déployés et les troupes ont progressé vers le nord du pays en support des troupes maliennes. Les forces maliennes et françaises sont entrés dans les villes de Diabaly et Douentza qui étaient depuis huit jours aux mains des combattants islamistes.


Poursuite des frappes ciblées. Selon le ministère français de la Défense, "les avions de chasse et les hélicoptères français ont poursuivi les opérations aériennes consistant à détruire des objectifs militaires. Ces dernières 24 heures ont notamment été marquées par une dizaine de sorties, dont la moitié pour réaliser des frappes sur des véhicules terroristes. A terre, en coordination avec les forces maliennes, les soldats français ont étendu leur dispositif de couverture, empêchant les groupes terroristes de reprendre leur progression en direction de Bamako. Dans la nuit du 19 au 20 janvier, un sous groupement a été mis en place aux alentours des villes de Mopti et de Sévaré. A l’ouest, le sous groupement stationné depuis le 16 janvier à Markala s’est étendu jusque dans les environs de Nionno, toujours en appui des forces armées maliennes (FAMA).

Parallèlement, la montée en puissance de la force se poursuit, avec un appui toujours important de nos partenaires européens et canadiens."
Quant aux troupes africaines de la Mission internationale de soutien au Mali (Misma), de nouveaux contingents arrivent régulièrement à Bamako.

Opération Serval. La force africaine poursuit son déploiement. Aujourd’hui, ce sont plus de 250 nigérians, une centaine de togolais et une cinquantaine de béninois (en photos) qui ont rejoint Bamako. D’autres contingents doivent encore arriver les prochains jours. Crédit: EMA / armée de Terre - Ministère de la Défense

20 janvier 2013

Commémorations du 5 décembre

La guerre perdue de l'UNC
Photo © Cch J.VERILHAC/COM/GMP
Le 5 décembre, dans le sud de la France, les Niçois lézardent sur la plage. Bronzage doré, maillots de bain, lunettes de soleil. A Paris, quai Branly, en bordure de Seine, journée de brume. Glaciale. Une  rangée de porte-drapeau se tient immobile sous un dais gris, dressé pour la circonstance. Photo © Cch J.VERILHAC/COM/GMP

Mis à jour 15 janvier 2012

La journée nationale commémorative des morts de l'Algérie, du Maroc et de la Tunisie du 5 décembre 2012 s'est déroulée dans l'indifférence. Comme chaque année. Comme si le temps s'était figé devant le mémorial du Quai Branly à Paris, où défilent lentement, sur trois longues colonnes bleu-blanc-rouge, les noms des soldats morts pour la France, ceux de nombreux harkis et des victimes civiles. Kader Arif, ministre délégué aux Anciens combattants, a évoqué «le retour sur cette mémoire douloureuse». Cette année, la commémoration du 50e anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie, donnait à cette célébration «un relief particulier». De 1952 à 1962, près d'un million et demi d'hommes ont servi en Afrique du Nord.

Le Conseil constitutionnel valide la loi sur le 19 mars
La journée d’hommage du 5 décembre, instituée par décret (n°2003-925) le 26 septembre 2003, est depuis l'occasion de cérémonies officielles à Paris et dans les départements. Sa 9e édition, cette année, intervenait dans un contexte polémique particulièrement exacerbé. Elle signait son chant du coq. Quelques jours plus tôt, le Conseil constitutionnel avait, en effet, tranché. Et validé la loi sur le 19 mars (Décision n° 2012-657 DC du 29 novembre 2012), reconnaissant cette journée nationale du souvenir et du recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d'Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc comme conforme à la Constitution.
La vieille querelle pour ou contre le 5 décembre ou le 19 mars est donc close.
La date du 5 décembre avait été rejetée en 2003 par la Fédération nationale des anciens combattants en Algérie, Maroc et Tunisie (FNACA) — l'association leader des anciens combattants d'Algérie, forte aujourd'hui de 370.000 adhérents. La FNACA avait, dès 1963, choisi la date du 19 mars, celle des accords d'Evian. Le 19 mars 1962 marque le cessez-le-feu officiel de la Guerre d'Algérie. Offensive, organisée,pour plébisciter la date du 19 mars, la FNACA, a obtenu le soutien de 20.000 conseils municipaux, soit plus de 50% des communes. Bref, une réalité s'est imposée : plus de 50% des communes françaises souhaitent commémorer le 19 mars la Journée nationale du souvenir et du recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d'Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc.

Une réalité confirmée par le Journal des Maires (1) qui, avec son audience de 80.000 lecteurs par numéro, se positionne en tête de la presse professionnelle destinée aux élus locaux : "Le 19 mars 1962 marque le cessez-le-feu officiel de la Guerre d’Algérie. Remise en cause par certains, cette date reste l'occasion de nombreuses commémorations dans les communes de France."


L'inflation des journées commémoratives
La date d'une journée commémorative est généralement choisie en référence à un évènement de l'histoire nationale. C'est là que le bât blesse. Le 5 décembre n'est lié à aucun évènement de l'histoire de France. Selon le député Serge Barcellini, actuellement conseiller auprès de Kader Arif, "la création de la journée commémorative en hommage aux morts pour la France pendant la guerre d’Algérie, le 5 décembre de chaque année, est une décision de l’exécutif en opposition au vote d’une loi par les députés qui ont choisi le 19 mars comme date d’ancrage". La date du 5 décembre fait simplement référence à l’inauguration par le président de la République Jacques Chirac du mémorial national de la guerre d’Algérie, quai Branly, à Paris, le 5 décembre 2003. Question d'agenda présidentiel. Selon le secrétaire d'Etat aux Anciens combattants de l'époque, Hamlaoui Mekachera, "la référence historique qui est pertinente pour la plupart des conflits n'est pas valable dans le cas de la guerre d'Algérie car elle est un insurmontable facteur de discorde." Y compris au sein de l'Union nationale des combattants (UNC) — qui avait fait du 5 décembre son cheval de bataille —, une association presque centenaire où certains anciens d'Algérie souhaitent vivement que les tensions de la mémoire s'apaisent.


Aucun n'a oublié la fraternité vécue au quotidien
Les querelles lassent. Y compris les anciens combattants, qui les qualifient aujourd'hui d'absurdes, soulignant qu'en Algérie, ils étaient tous frères pour aller au combat, risquer leur vie pour une guerre que nombre d'entre eux n'aimaient pas.  Les élus locaux n'ignorent pas cette réalité qu'ils vivent au contact de leurs concitoyens. Comme le souligne Thierry Kowacks, adjoint au maire UMP de Vienne et conseiller régional de Rhône-Alpes: «Cette date (le 5 décembre) n’a jamais satisfait la Fnaca, première association d’anciens combattants d’Algérie par le nombre de ses adhérents. En ce qui me concerne j’ai toujours préféré être de ceux qui bâtissent des ponts entre les hommes plutôt que ceux qui construisent des murs pour les séparer. Aussi, j’ai toujours respecté ces deux dates et ceux qui y sont attachés en me rendant à chaque fois que j’ai pu aux deux commémorations. »

Ceux qui étaient frères de combat sont divisés
Désormais, deux dates officielles célèbreront la fin des hostilités en Algérie : le 5 décembre et le 19 mars. La première, sortie d'un agenda présidentiel, ne repose sur rien. Est-elle réellement défendable ? La seconde, validée par le conseil constitutionnel, ne tient pas compte de la réalité des évènements d'Algérie qui ont continué après la date du 19 mars.

Désormais, ceux qui étaient frères de combat, il y a 50 ans, seront officiellement divisés dans les commémorations. Jusques à quand cette guerre de position va-t-elle durer ? Cinq ans, dix ans ? Les tenants du 19 mars et du 5 décembre vont-ils poursuivre cette querelle pour l'exclusivité du devoir de mémoire au lieu de le partager ? Se poursuivra-t-elle jusque dans les cimetières ? Reste une certitude : l'UNC a perdu son cheval de bataille. 

Le saviez-vous ?
• Qu'est-ce qu'une journée commémorative nationale ? Lors d'un Colloque sur les politiques de mémoire, organisé à Schirmeck, en Alsace, en novembre 2007, sur l'inflation des journées commémoratives nationales, le député Serge Barcellini, avait retenu six éléments la définissant : "La création d'une journée est une décision du pouvoir politique central. La date est choisie en référence à un évènement de l'histoire nationale. Son ancrage dans le calendrier est une journée fixe ou mobile, sa reconduction est annuelle, son déroulement est favorisé par des décisions prises par l’État en vue de mobiliser les citoyens, son organisation enfin, s’inscrit dans une chaîne hiérarchique descendante."

• La loi relative à «la reconnaissance du 19 mars comme journée nationale du souvenir et de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d'Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc» a été promulguée le 6 décembre 2012. Elle a été publiée au Journal Officiel du 7 décembre 2012.

1. www.journaldesmaires.com mars 2012, Commémoration du 19 mars 1962. Journal des Maires. 69 % des communes de plus de 5 000 habitants, 73 % des communes de plus de 50 000 habitants et 92 % des communes de plus de 100 000 habitants sont abonnées au Journal des Maires. Source:www.journaldesmaires.com.
2. Voir les chiffres sur le site de l'OJD : www.ojd.fr