27 mars 2013

La relation auteurs - éditeurs : je t'aime moi non plus


Près de 1.000 écrivains ont donné leur avis sur leurs relations avec les éditeurs. À l'occasion du Salon du livre de Paris 2013, la Société civile des auteurs multimedia (Scam), avec le concours de la Société des gens de lettres de France (SGDL), a rendu public son nouveau baromètre des relations auteurs/éditeurs. L'enquête a été réalisée du 1er décembre 2012 au 8 février 2013. Les auteurs interrogés représentent tous les secteurs de l’édition. Leur profil ? Ils négocient seuls leurs contrats d’édition (93 %) et travaillent très majoritairement avec plusieurs éditeurs (92 %, dont 38 % d'entre eux avec plus de 6 éditeurs différents).

Elle met en relief les relations contrastées auteurs-éditeurs
40 % estiment que leurs relations sont non satisfaisantes avec tout ou partie de leurs éditeurs, et même 15 % les qualifient de conflictuelles. Ils sont, à l'inverse, 69 % à estimer que ces relations sont satisfaisantes avec tout ou partie de leurs éditeurs, et 26 % qu'elles sont même excellentes.
 Les contrats proposés par l’éditeur : près de 59 % des auteurs sont satisfaits (note de 6 à 10), 22 % ne le sont pas (note de 0 à 4).
 La collaboration avec l’éditeur sur le travail de création : près de 63 % des auteurs sont satisfaits, près de 27 % ne le sont pas.
 L’exploitation commerciale par l’éditeur : plus de 37 % sont satisfaits, plus de 46 % ne le sont pas.
 La communication et de la promotion des livres effectuées par l’éditeur : près de 35 % des auteurs sont satisfaits, plus de 52 % ne le sont pas.

Pour un auteur sur trois (33 %), les relations avec ses éditeurs se sont dégradées sur les cinq dernières années.

Pour la négociation du contrat : de nombreux auteurs ont recours à une aide pour les lire. 40 % des auteurs ont recours à une aide extérieure pour lire leurs contrats : 37 % les font relire à un tiers, 31 % par un juriste et 27 % par une société d’auteurs.
© D.R.
Un accord cadre sur le contrat d’édition à l’heure du numérique, signé
le 21 mars au ministère de la Culture et de la Communication, a été
annoncé lors de débats sur La scène numérique du Salon du livre 2013. © D.R. 

Côté rémunération
15 % des auteurs sont rémunérés à un taux inférieur à 5 % du prix public de vente. S'agissant du livre numérique, 58 % des auteurs perçoivent un taux de rémunération inférieur à 11 %, et 18 % d'entre eux un taux compris entre 12 % et 20 %, sur un prix public de vente de surcroit inférieur à celui du livre imprimé.

La nouveauté : l'augmentation du nombre de contrats comportant un à-valoir, plus de 70 % cette année contre 61 % l’an passé, avec une valeur médiane de 2.500 euros (les deux tiers se situent toutefois en deçà de 3.200 euros).
Enfin, et même s’ils ne sont pas très nombreux, il faut continuer à dénoncer le fait que 6 % des auteurs sont encore rémunérés sur les recettes nettes de l’éditeur et que 2 % n’ont même aucun droit prévu dans leurs contrats.

Le reddition des comptes pose toujours problème
La moitié des auteurs (51 %) reçoit régulièrement une reddition de comptes de la part de tous leurs éditeurs ou de la majorité d’entre eux. Mais 15 % des auteurs interrogés ne reçoivent régulièrement de reddition de comptes d’aucun de leurs éditeurs.

Les auteurs soient donc favorables à 89 % à un dépôt systématique par les éditeurs de leurs comptes et relevés de droits chez un organisme tiers de confiance.

Le numérique n'est plus anecdotique...
Pour près de la moitié des auteurs interrogés le dernier contrat comportait une clause relative à l'exploitation numérique.

En savoir plus sur le site de la SCAM

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