84 morts, 230 blessés dont 18 pour lesquels le processus
vital est engagé. Et tous les autres, mutilés, les membres broyés, handicapés à
vie.
Acte barbare d’un soldat déprimé de Daech ? Acte prémédité, en tout cas,
qui sème la terreur, préparé et perpétré de sang-froid. Le choix du jour, du
terrain, la surprise, la manœuvre. Le 14 juillet, une foule joyeuse,
festive en attente du feu d’artifice, rassemblée sur la célèbre Promenade des Anglais ne sait pas encore
que la foudre va s’abattre sur elle. Un véhicule de 19 tonnes lancé avec la
force d’un char d’assaut qui éventre, écrase, percute ses victimes dont les
débris et les viscères jonchent le bitume. Accroché au volant, le tueur hors série
qui s’inscrit avec ses gros pneus et son moteur de 300 ch dans le livre du
crime. Quelles réflexions inspire cette tragédie ? D’abord, la
vulnérabilité flagrante de notre société. Une société mal préparée à répondre
aux assauts d’un terrorisme sauvage et sans pitié. Une société régie par les
droits de l’homme, une justice sereine, des centaines de lieux qui constituent
autant de cibles. Les cinémas, les théâtres, les supermarchés, les stades, les
écoles, les rassemblements annoncés, une société qui a aboli la peine de mort,
où les gros délits sont souvent punis de peines de prison trop légères, où les
citoyens paient leurs impôts et leurs contraventions.
Les assassins qui circulent masqués disposent par la volonté
de leurs sponsors de fortes sommes d’argent et d’un permis de tuer, d’un permis
de chasse à l’homme pour organiser leurs atroces battues. Sans craindre leurs
adversaires dont les réactions ne sont pas offensives, qui mobilisent sans
dissuader, alors que les tueurs dormants sont souvent aidés par des copains
d’enfance et des accointances dans un même quartier. Ils bénéficient d’un
environnement favorable, des tueurs qui ont dépassé la servitude de la
kalachnikov et pour lesquels tous les outils sont aptes à détruire. Du couteau
de cuisine à la hache à bois, de la perceuse au tournevis, tout dépend de leur
détermination. Pour violenter une société permissive et ouverte avec des médias
qui annoncent « leurs exploits » et leur offrent une audience de
masse sans précédent. Et surtout leur capacité à prendre sans discernement la
vie de gens innocents. En aveugle, sans faire de tri, sans dire pourquoi, des
tueurs drogués, psychopathes qui tuent pour tuer.
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