19 juillet 2016

Nice, 45 secondes pour un massacre


84 morts, 230 blessés dont 18 pour lesquels le processus vital est engagé. Et tous les autres, mutilés, les membres broyés, handicapés à vie.

Acte barbare d’un soldat déprimé de Daech ? Acte prémédité, en tout cas, qui sème la terreur, préparé et perpétré de sang-froid. Le choix du jour, du terrain, la surprise, la manœuvre. Le 14 juillet, une foule joyeuse, festive en attente du feu d’artifice, rassemblée sur la célèbre Promenade des Anglais ne sait pas encore que la foudre va s’abattre sur elle. Un véhicule de 19 tonnes lancé avec la force d’un char d’assaut qui éventre, écrase, percute ses victimes dont les débris et les viscères jonchent le bitume. Accroché au volant, le tueur hors série qui s’inscrit avec ses gros pneus et son moteur de 300 ch dans le livre du crime. Quelles réflexions inspire cette tragédie ? D’abord, la vulnérabilité flagrante de notre société. Une société mal préparée à répondre aux assauts d’un terrorisme sauvage et sans pitié. Une société régie par les droits de l’homme, une justice sereine, des centaines de lieux qui constituent autant de cibles. Les cinémas, les théâtres, les supermarchés, les stades, les écoles, les rassemblements annoncés, une société qui a aboli la peine de mort, où les gros délits sont souvent punis de peines de prison trop légères, où les citoyens paient leurs impôts et leurs contraventions.


Les assassins qui circulent masqués disposent par la volonté de leurs sponsors de fortes sommes d’argent et d’un permis de tuer, d’un permis de chasse à l’homme pour organiser leurs atroces battues. Sans craindre leurs adversaires dont les réactions ne sont pas offensives, qui mobilisent sans dissuader, alors que les tueurs dormants sont souvent aidés par des copains d’enfance et des accointances dans un même quartier. Ils bénéficient d’un environnement favorable, des tueurs qui ont dépassé la servitude de la kalachnikov et pour lesquels tous les outils sont aptes à détruire. Du couteau de cuisine à la hache à bois, de la perceuse au tournevis, tout dépend de leur détermination. Pour violenter une société permissive et ouverte avec des médias qui annoncent « leurs exploits » et leur offrent une audience de masse sans précédent. Et surtout leur capacité à prendre sans discernement la vie de gens innocents. En aveugle, sans faire de tri, sans dire pourquoi, des tueurs drogués, psychopathes qui tuent pour tuer.

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