Près de 8000 soldats africains et français au Mali. © EMA |
Depuis jeudi soir, 7 février,
des soldats français et tchadiens sont arrivés à Aguelhok, à 160 km au nord de
Kidal, dans l'extrême nord-est du Mali,
tout près de la frontière algérienne. Cette région, située à 200 km au
nord de Kidal, serait le dernier bastion des islamistes : elle est la cible
depuis plusieurs jours "d'intenses frappes aériennes françaises visant des
dépôts logistiques et des centres d'entraînement des groupes islamistes", a
précisé le porte-parole de l'état-major des armées françaises, le colonel Thierry Burkhard.
Aguelhok et Tessalit, dans le
massif Adrar des Ifoghas, abriteraient des chefs islamistes. Et notamment
l'Algérien Abou Zeïd, l'un des émirs les plus radicaux d'Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) et Iyad Ag Ghaly, chef d'Ansar Dine
("Défenseurs de l'islam"),
un ex-rebelle touareg malien, originaire de Kidal.
Au sol, le dispositif français s’étend désormais de
Bamako à Kidal grâce à des éléments qui, en coordination avec les FAM et les
forces africaines de la MISMA ou des tchadiens contrôlent les principales
villes du pays.
Près de 4000 soldats français sont présents sur le sol malien.
A leurs côtés, 4000 soldats africains sont également présents au Mali, dont
2200 soldats de la MISMA appartenant au Togo (640), au Burkina Faso (500), au
Nigéria (240), au Niger (530), au Bénin (150) et au Sénégal (50). Le plus fort
contingent africain est celui du Tchad avec 2000 soldats rompus à la guerre
sahélienne.
«Le terrorisme a été repoussé, il a été chassé mais il n'a pas encore été vaincu», a déclaré le chef de l'État français, François Hollande, lors d'un discours à Bamako, à l'occasion de sa visite au Mali, samedi dernier.
C'est dans le massif des
Ifoghas que seraient détenus les sept otages français au Sahel. Vicki Huddleston,
ancienne ambassadrice américaine au Mali, a affirmé que la France aurait payé
une rançon d'environ 17 millions de dollars pour la libération de quatre otages
français enlevés au Niger
en 2010 : "Il y a deux ans, AQMI a pris des Français en otages dans une
mine d'uranium au nord du Niger, et pour faire
libérer ces otages la France a payé une rançon d'environ 17 millions de dollars.
Les rançons, comme toutes les rançons, ont été payées indirectement. Elles
ont terminé entre les mains du gouvernement malien et ensuite elles sont
retournées, du moins une partie, aux salafistes."
Le général français Jean-Paul Paloméros,
Commandant Suprême Allié Transformation, a pris ses fonctions le 28 septembre
2012 à Norfolk, aux Etats-Unis. Voici le regard qu'il porte sur l’engagement de
la France au Mali.
"C’est une grande fierté pour un commandeur de l’Otan de voir son
pays engagé dans la lutte contre le terrorisme et capable de projeter des
forces cohérentes. Je crois que c’est un bel exemple de compétence, de travail
interarmées et de planification. C’est aussi la confirmation de besoins
anciens, je pense notamment aux capacités de projection et de ravitaillement en
vol, mais aussi aux drones.
Le succès que l’on voit se dessiner ne m’étonne absolument pas. Je sais
que les hommes et femmes que j’ai connus en tant que chef d’état-major de
l’Armée de l’air sont capables d’exploits au quotidien."
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