14 mars 2013

Le soutien financier de Washington au Mali


Un article intitulé «Mali : la France annonce un passage de relais à l'ONU», publié le 12 mars, indiquait : «Jusqu’à présent, la France a supporté l’essentiel des frais liés à son engagement militaire dans la guerre au Mali, ainsi que la majeure partie des dépenses du contingent important fourni par le Tchad, soit 2.000 hommes.», précisant que l'opération Serval au Mali avait déjà coûté à la France «plus de 100 millions d’euros».


La nouvelle mode est de citer des sources anonymes, des diplomates qui veulent rester dans l'ombre ou des responsables politiques haut placés que la lumière du soleil pourrait blesser. Ainsi l'article citait «une source diplomatique française». Laquelle affirmait toujours «sous le couvert de l'anonymat» : «Les 2.000 Tchadiens, c’est nous qui gérons, leur approvisionnement en munitions, en pétrole».

Cette source anonyme, tout comme le journaliste auteur de cet article imprécis, oublie de préciser que les États-Unis ont accepté de ravitailler gratuitement en vol les avions français, qui participent à l'intervention au Mali, à l'aide de trois ravitailleurs KC-135. Coût pour les USA : 20 millions de dollars. L'aide américaine comprend également des moyens de renseignements, des drones d'observation lesquels patrouillent au-dessus du Mali, ainsi que  des moyens de transport aérien. Deux C-17 ont également permis fin janvier l'acheminement de 350 militaires français depuis le centre de regroupement de Miramas (Bouches-du-Rhône) et le transport à Gao de soldats nigériens et tchadiens depuis le Niger. Les rotations de l'US Air Force ont déjà permis d'acheminer plus de 140 tonnes d'équipements. 

Le soutien des Etats-Unis
Washington s'était engagé à un «soutien complet et immédiatement effectif» au contingent tchadien (vivres, eau, transport aérien). C'est aussi le Congo qui a  assuré le transport des troupes tchadiennes vers le Mali. Décision confirmé par un  communiqué daté du 19 janvier dernier : « La République du Congo assure le transport, avec armes et matériel, des deux mille soldats de l’armée tchadienne vers le Mali, indique ainsi le document émanant du cabinet du président de la République, dans le cadre de la mise en place d’une force d’interposition africaine pour le Mali, estimée à 3 500 hommes. »

Les Etats-Unis ont déployé des drones de surveillance «Predators» au Niger en soutien aux forces françaises, un appui logistique précieux pour le repérage au Mali des combattants islamistes et leur «neutralisation». Près de 100 militaires américains sont également présents dans le pays ouest-africain du Niger. Selon les termes du président américain Barack Obama,  ce déploiement «soutiendra la collecte de renseignements et facilitera le partage des renseignements avec les forces françaises menant les opérations au Mali et avec les autres partenaires de la région». (Lire notre article "100 militaires américains déployés au Niger")

Les Etats-Unis ont déjà octroyé 96 millions de dollars pour l’entraînement et l'équipement de la Misma, — la force ouest-africaine qui devrait relayer à terme l’armée française —, mais qui n'a pas l'air de se presser pour aller au combat. Seuls les 1.800 soldats du Tchad déjà déployés dans le Nord-Mali, sont engagés sur les points les plus chauds aux côtés des troupes françaises. Le Tchad, qui est avec la France, en première ligne dans cette région proche de l'Algérie, a déjà perdu 28 soldats dans les combats du Nord-Mali.

Bref, les Etats-Unis non seulement partagent les objectifs de la communauté internationale de priver les terroristes de tout sanctuaire et de restaurer une gouvernance démocratique au Mali, mais ils ont fourni un appui significatif à l'opération Serval et au contingent de la Misma.


Le relais à l'ONU
«Les troupes françaises n’ont pas vocation à rester éternellement au Mali», a rappelé le ministre des Affaires Etrangères Laurent Fabius. Le président de la République François Hollande a annoncé une diminution du nombre de soldats français déployés au Mali — plus de 4.000 — «à partir du mois d’avril». Laurent Fabius souhaite passer du cadre actuel (...) à une opération de maintien de la paix (OMP), qui devrait probablement être votée au mois d’avril et appliquée deux mois plus tard». Une opération «chapeautée par l’ONU et financée par les Nations unies, ce qui évidemment a un certain nombre de conséquences en ce qui nous concerne», a déclaré le ministre.

Faut-il parler du prix du sang ? La France déplore 4 tués et le Tchad 28 morts au combat. Sans compter les blessés graves, les invalides... Et les familles de ces courageux soldats, qui va les prendre en charge ?
Alix Prat pour 24 heuresinfo

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire