20 février 2013

MALI : un légionnaire tué dans les Ifoghas

Sept Français enlevés au Cameroun, un légionnaire tué au Mali
Les troupes françaises et tchadiennes sont arrivées au plus près des unités retranchées des chefs rebelles dans le massif des Ifoghas. Des forces spéciales sont  là où des groupes terroristes sont retranchés. Depuis mardi matin, des combats acharnés se déroulent dans les éboulis. Les pertes des djihadistes sont très importantes. On peut d'ors et déjà parler d'une trentaine de morts et de nombreux blessés parmi les dijadistes.
On déplore la mort d'un légionnaire du 2e régiment étranger de parachutistes(2e REP),le sergent-chef Harold Vormezeele, âgé de 33 ans, tué par balle, à 50 km au sud de Tessalit. L'opération Panthère, lancée lundi dans le massif de l'Adrar des Ifoghas, concerne "près de 150 soldats français et maliens", selon le ministère de la Défense. Elle vise notamment à "désorganiser les groupes terroristes et à démanteler les sanctuaires terroristes".
Selon toute vraisemblance, la secte nigériane Boko Haram, formée d'islamistes fanatiques dont une branche aurait rejoint au Mali les terroristes du Mujao, aurait franchi la frontière du Cameroun.Une famille de sept Français a été enlevé dans cette région, dans le parc naturel de Waza.Ont-ils été appréhendés par des hommes armés de la Secte à moto ?
Opération Panthère au Mali dans les Ifoghas. © ECPAD/EMA


L'effondrement du gouvernement malien, l'immobilisme de son armée, l'agitation impuissante de la classe politique, le pays déjà démembré, la faillite de l'Etat ont provoqué l'intervention urgente de l'armée française et d'une force autonome au Mali. Pas moyen de faire autrement. Le Nord occupé depuis cinq mois par les djihadistes qui menaçaient de s'emparer de Bamako et d'instaurer un califat islamiste régi par la Charia. La lenteur éléphantesque de la mise en place des troupes de la MISMA, la gravité de la menace et l'appel au secours du président Dioncunda Traoré ont fait le reste. François Hollande qui avait affirmé à plusieurs reprises que les soldats français ne seraient pas engagés sur le terrain, qu'ils prendraient uniquement en charge la logistique et la surveillance aérienne, est entré dans la guerre avec des accents de Clemenceau. Et Bamako s'est couvert de tricolore. 
Les islamistes ont menacé la France de "centaines de Merah", référence au tueur d'enfants juifs et des deux militaires en permission.

Pour le Tchad, la situation est différente. Il a une armée de grande réputation aux ordres d'un chef de guerre reconnu, le Président Deby. Dans la bataille qui s'engage, il a tout le pays derrière lui. L'Assemblée nationale à l'unanimité, les Chrétiens, les immams accompagnent de leurs prières l'engagement de leurs fils contre les hommes qui ont "perverti" leur religion, pour qui tous les moyens sont bons y compris les pires pour imposer leurs croyances par la violence et le sang.

Le Tchad a pris très tôt position contre le terrorisme au Sahel
L'opposition a tout fait pour faire échec à Deby, la rébellion, la calomnie, l'appel à l'étranger pour trouver de l'argent et des armes. Les diplômés ont fait les ronflants pour tenter de le discréditer, de le faire passer pour un militaire sans culture. Or, cet homme initié aux armes avait dès le début de son arrivée au pouvoir fait preuve de ses qualités politiques. En fermant, il y a déjà vingt ans toutes les mosquées "intégristes" et  reconduit leurs immams prêcheurs exaltés aux frontières, il s'est appliqué à installer une tolérance bienveillante entre chrétiens et musulmans. Et il y est parvenu.

Il a pris très tôt position contre le terrorisme du Sahel. Dans le Tibesti, ses troupes ont éradiqué les katibas de l'Aqmi qui tentaient de s'installer dans les montagnes toubous. Il a dénoncé la menace permanente que fait peser sur le bassin du lac Tchad la secte des fous meurtriers de Boko Haram. A l'approche du conflit libyen il avait prévu l'énorme dispersion, le désordre des tribus, l'irruption des bandes d'islamistes, "en 4x4 équipés de canons bitubes et de roquettes" sillonnant le désert. Il avait alors lancé un appel au courage à l'adresse des pays frontaliers, le Mali et le Niger, pour passer à l'action. "Il n'y a pas d'avenir sans combat de sauvegarde. Sans éradiquer Boko Haram." Le Tchad refuse de laisser les barbus à moto se faire sauter dans les rues ou exploser les mosquées et les églises.

Au Tchad, les terroristes en question ont des ressources, des charges de plastique et des armes de poing et peuvent se banaliser (cheveux courts, barbe rasée, pantalon). Mais à N'Djamena, tout le monde se connaît. Au quartier, un étranger hostile n'a aucune chance de circuler sans être détecté. La population est solidaire du gouvernement. La dissuasion est crédible. Les policiers et les militaires de la version locale de "Vigipirate" sont d'excellents tireurs. Et la peine de mort est toujours en vigueur.

Enfin, surprise tardive marquée. Même l'aboyeur le plus féroce, l'irréductible Saleh Kebzabo a rallié le camp unanime des "bellicistes" en soulignant le courage, la clairvoyance du chef de l'Etat, et sa solidarité avec les troupes tchadiennes engagées au Mali. Nous sommes dans l'année du Serpent, non ?
P.Dt. pour 24heuresinfo

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