Mis à jour le 27.2. 2013 17:34
Alors que des combats violents entre forces françaises et groupes islamistes sont en cours dans le massif de l'extrême nord du Mali, faisant de nombreux morts parmi les djihadistes mais aussi au sein des troupes tchadiennes venues appuyées les Français, le chef de
la diplomatie américaine John Kerry, en provenance de Berlin, s'est entretenu aujourd'hui avec François Hollande, à Paris. Le Mali a été au centre cet l'entretien. John Kerry avait récemment qualifiée l'intervention
française au Mali de «réussie» ; il a reconnu hier à Berlin que la situation
malienne «représente une menace» pour l'Afrique et pour l’Europe.
Que va faire
la France après les récentes
attaques suicide et les violents accrochages qui l'ont opposée aux forces
terroristes sur le territoire malien ? Deux sénateurs américains, de retour d'une mission au Mali, ont
estimé que la situation sur place, loin d'être stable, «pourrait requérir
une présence militaire française plus durable». Inquiet des déclarations publiques optimistes du
gouvernement français, selon lesquelles ils ont «réussi à disperser les
extrémistes», Christopher Coons, spécialiste de l'Afrique à la commission
des Affaires étrangères affirme que «la stabilisation de la situation
pourrait requérir une présence militaire française plus durable». Les
villes du nord risquent en effet d'être reprises par les djihadistes.
Comme d'autres observateurs, il estime que les soldats africains «ne sont
pas prêts pour se battre dans le désert».
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La France
est engagée depuis le 11 janvier contre les jihadistes au Mali. Elle a annoncé
qu'elle allait réduire ses effectifs dès mars. Pour autant les troupes françaises ne partiront pas "de manière précipitée", tout dépendra de la situation sur le terrain. La Mission internationale de
soutien au Mali (Misma) qui devait au départ déployer 3.300, envisage l'envoi
de 2.000 autres éléments, portant le total des hommes à 6.000. Une mission de
l'Union européenne devrait former à partir d'avril plus de 2.500 soldats de
l'armée malienne qui nécessiterait une "refondation totale".
Selon le
ministère de la Défense français, "les
opérations aériennes se sont poursuivies, notamment dans la région de Tessalit
avec près d’une centaine de sorties. Une quarantaine de sorties a été dédiée
aux frappes aériennes permettant la destruction d’une dizaine de dépôts
logistiques et d’une dizaine de véhicules." Le reste des missions s’est
répartie entre le soutien des opérations et le transport des forces et de nos
matériels.
Précision de l'état-major
: "Ce sont au total près de 4000 militaires français qui sont déployés au
Mali. A leurs côtés, près de 5800 soldats des forces africaines (MISMA et
tchadiens) et les forces armées maliennes complètent ce dispositif afin de
permettre au gouvernement de recouvrer son intégrité territoriale, de
désorganiser les groupes terroristes et démanteler leurs sanctuaires."
« On ne
joue pas à ce jeu de surenchère»
Alors que Le
ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a exclu mardi toute
négociation sur la base des revendications des ravisseurs des sept otages
français enlevés la semaine dernière dans le nord du Cameroun, le groupe
islamiste Boko Haram qui revendique l'enlèvement demande au nom des ravisseurs
la libération de plusieurs islamistes détenus au Nigeria et au Cameroun,
notamment des femmes. L'un des ravisseurs, a menacé de tuer les otages français
si les revendications ne sont pas satisfaites. « On ne négocie pas sur ces
bases-là, avec ces groupes-là », a déclaré Jean-Yves le Drian, ce matin, au
micro de RTL. «Nous utiliserons tous les moyens possibles pour assurer la
libération des otages» a-t-il ajouté, refusant «ce jeu de surenchère».
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