26 février 2013

La France ne partira pas "de manière précipitée"


Mis à jour le 27.2. 2013 17:34
Alors que des combats violents entre forces françaises et groupes islamistes sont en cours dans le massif de l'extrême nord du Mali, faisant de nombreux morts parmi les djihadistes mais aussi au sein des troupes tchadiennes venues appuyées les Français, le chef de la diplomatie américaine John Kerry, en provenance de Berlin, s'est entretenu aujourd'hui avec François Hollande, à Paris. Le Mali a été au centre cet l'entretien. John Kerry avait récemment qualifiée l'intervention française au Mali de «réussie» ; il a reconnu hier à Berlin que la situation malienne «représente une menace» pour l'Afrique et pour l’Europe.

Que va faire la France après les récentes attaques suicide et les violents accrochages qui l'ont opposée aux forces terroristes sur le territoire malien ? Deux sénateurs américains, de retour d'une mission au Mali, ont estimé que la situation sur place, loin d'être stable, «pourrait requérir une présence militaire française plus durable». Inquiet des déclarations publiques optimistes du gouvernement français, selon lesquelles ils ont «réussi à disperser les extrémistes», Christopher Coons, spécialiste de l'Afrique à la commission des Affaires étrangères affirme que «la stabilisation de la situation pourrait requérir une présence militaire française plus durable». Les villes du nord risquent en effet d'être reprises par les djihadistes. Comme d'autres observateurs, il estime que les soldats africains «ne sont pas prêts pour se battre dans le désert».
L'Opération Serval au Mali © EMA
La France est engagée depuis le 11 janvier contre les jihadistes au Mali. Elle a annoncé qu'elle allait réduire ses effectifs dès mars. Pour autant les troupes françaises ne partiront pas "de manière précipitée", tout dépendra de la situation sur le terrain.  La Mission internationale de soutien au Mali (Misma) qui devait au départ déployer 3.300, envisage l'envoi de 2.000 autres éléments, portant le total des hommes à 6.000. Une mission de l'Union européenne devrait former à partir d'avril plus de 2.500 soldats de l'armée malienne qui nécessiterait une "refondation totale".

4.000 militaires français déployés au Mali 
Selon le ministère de la Défense français, "les opérations aériennes se sont poursuivies, notamment dans la région de Tessalit avec près d’une centaine de sorties. Une quarantaine de sorties a été dédiée aux frappes aériennes permettant la destruction d’une dizaine de dépôts logistiques et d’une dizaine de véhicules." Le reste des missions s’est répartie entre le soutien des opérations et le transport des forces et de nos matériels.
Précision de l'état-major : "Ce sont au total près de 4000 militaires français qui sont déployés au Mali. A leurs côtés, près de 5800 soldats des forces africaines (MISMA et tchadiens) et les forces armées maliennes complètent ce dispositif afin de permettre au gouvernement de recouvrer son intégrité territoriale, de désorganiser les groupes terroristes et démanteler leurs sanctuaires."

« On ne joue pas à ce jeu de surenchère»
Alors que Le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a exclu mardi toute négociation sur la base des revendications des ravisseurs des sept otages français enlevés la semaine dernière dans le nord du Cameroun, le groupe islamiste Boko Haram qui revendique l'enlèvement demande au nom des ravisseurs la libération de plusieurs islamistes détenus au Nigeria et au Cameroun, notamment des femmes. L'un des ravisseurs, a menacé de tuer les otages français si les revendications ne sont pas satisfaites. « On ne négocie pas sur ces bases-là, avec ces groupes-là », a déclaré Jean-Yves le Drian, ce matin, au micro de RTL. «Nous utiliserons tous les moyens possibles pour assurer la libération des otages» a-t-il ajouté, refusant «ce jeu de surenchère».

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