01 mars 2013

Mali, une guerre sans image ?


Il y a quelques jours, Le Monde à court d'informations se plaignait de la guerre invisible de Kidal. Le Nouvel Observateur, dans un de ses blogs, le Yéti, étalait de son côté un scepticisme froid à l'égard des communiqués de la coalition franco-africaine égrenant le nombre des morts djihadistes déclarés : "Mais qui les a vus tous ces cadavres ? Où sont-ils diable passés ?" Et d'enchaîner : "Une centaine de tués à Konna, au début du conflit... 65 à Gao, contre 23 Tchadiens. Problème : qui évacue ces centaines de morts djihadistes et les centaines de blessés qui vont avec ?..."

Première réponse : on n'évacue pas les morts ennemis, on les enterre. Les blessés sont en général pris en charge par leurs camarades et se rendent rarement. Deuxième commentaire:au Vietnam, les Américains pratiquaient un exercice journalier, le "body count" en alignant au sol sur trois rangées comme des perdreaux après une chasse présidentielle les corps des "vici" abattus en zone opérationnelle. Suivait souvent un défilé de prisonniers entravés, le tout livré aux photographes venus du monde entier.

Ni l'armée française ni les Tchadiens n'apprécient ces parades funèbres médiatiques ou l'exhibition de soldats ficelés en état de captivité "interdite par la convention de Genève". Les deux forces ne se livrent pas à une guerre télévisée. Face à des adversaires cruels, rusés et fanatiques, elles doivent pour être efficaces assurer une protection absolue du secret de leurs déplacements. Reconnaître un terrain chaotique dont la mesure des difficultés conditionne la manœuvre et la surprise.

Notre donneur de leçons, privé d'informations, l'esprit envahit par le doute, s'exclame:"C'est toujours comme ça quand aucun journaliste qui se respecte (je veux dire celui qui valide les sources des informations qu'il transmet) n'est pas admis sur le théâtre des opérations." Ce prêcheur impudent va jusqu'à traiter les journalistes suiveurs de "rouletabilles cantonnés en salon".

En Afrique, on cite quelquefois ce proverbe bantou qui vous irait très bien, cher monsieur : "L'impudence est grosse comme le derrière de l'éléphant."

A propos d'informations, une nouvelle de taille devrait largement suffire à calmer l'impatience du cher monsieur : "Abou Zeid, le cerveau d'Aqmi et le poing de fer djihadiste au Sahel, est mort, tué dans les combats du massif montagneux de Tigharghar au Nord du Mali, par les forces tchadiennes.
P.Dt pour 24heuresinfo

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