Le Tchad, principal soutien militaire de
la France au Mali, a appelé
jeudi à ne pas crier victoire trop vite dans la guerre contre les
islamistes qui avaient pris le contrôle du nord du pays. «L’opération conjointe armée tchadienne-armée française a fait un travail important dans les Ifoghas, a-t-il souligné. Elle est en train de faire du ratissage sur le terrain. Je crois que plus de 70% du travail est fait mais il ne faut pas aller trop vite en besogne parce que nous avons un adversaire particulier sur un théâtre particulier», a dit le ministre tchadien des Affaires étrangères et de l’intégration africaine de la République du Tchad, Moussa Faki Mahamat, à l'issu d'une séance de travail au Quai d'Orsay, avec Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères. «Il faut être prudent et je pense qu'on a besoin d'un travail sur l'ensemble du Mali, en particulier dans la zone de Tombouctou», a-t-il ajouté.
Un attentat suicide à la voiture piégée avait, en effet, coûté la vie à un soldat malien dans la nuit sur l'aéroport de Tombouctou. Les échanges de tir qui ont suivi ont fait une dizaine de morts parmi les combattants islamistes.
Moussa Faki a affirmé que le Tchad
n'avait rien réclamé en échange de son engagement. «On n'a pas besoin d'être
convaincu, on est un ami du Mali, a-t-il dit. La menace sur le Mali
est une menace sur le Tchad. On n'a pas besoin d'être payé pour ça.» Le président tchadien Idriss Deby Itno a déclaré, il y a quelques jours : «La menace des jihadistes existe ici au
Tchad. Elle existait avant qu'on envoie nos forces au Mali. Ce qui se passe au
Mali n'est pas loin, c'est dans le Sahel".
Le retrait des troupes françaises débutera fin avril
Le Tchad, partenaire essentiel de la
France en Afrique centrale, apporte un appui militaire déterminant à
l’opération Serval au Mali. Il a envoyé 2.400 soldats sur le terrain. Ces spécialistes du désert sont en pointe dans les combats pour déloger les islamistes, notamment dans la zone du massif des Ifoghas. Trente soldats tchadiens ont été tués dans les engagements au Nord-Mali.
La France, qui a engagé 4.000 Français dans l'opération Serval, en cours depuis le 11 janvier, devrait commencer à se retirer prochainement du théâtre d'opérations. Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a en effet déclaré mercredi que le retrait des troupes françaises du Mali débuterait «à partir de la fin du mois d'avril».
Selon le Quai d'Orsay, «l’entretien a permis d’évoquer les
perspectives de sortie de crise», notamment la mise en
place d’une opération de maintien de la paix des Nations unies.» Au programme également de cette réunion de travail, la crise en
République centrafricaine, où la Communauté économique des États de l’Afrique centrale - que
préside actuellement le Tchad - déploie d’importants efforts politiques et
militaires en vue d’un règlement pacifique.
Les deux ministres se sont enfin entretenus des enjeux de sécurité
régionaux au Sahel et de la menace terroriste.
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